Au milieu du XIXème siècle, des voix s’élèvent parmi les populations ouvrières pour demander la journée de 8 heures (contre 10 heures au moins à l’époque). Des mouvements ouvriers se lèvent dans le monde entier, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis d’abord, mais également en France. En 1886, le 1er mai, à Chicago, les syndicats américains lancent un mouvement de revendications pour la journée de travail de 8 heures. Une grève est lancée. Le mouvement se poursuit et le 4 mai une manifestation dégénère. Une bombe éclate et fait une dizaine de morts. En 1889, le congrès de l’Internationale Socialiste décide de faire du 1er mai une journée de manifestation, pour la journée de 8 heures. Des grèves et des manifestations sont donc organisées ce jour-là dès 1890. En 1891, à Fourmies (59), une manifestation qui se voulait pacifique et familiale dégénère : dix personnes sont tuées. Le retentissement de cet événement est énorme, et la date du 1er mai devient un symbole dans le combat pour la journée de travail de 8 heures. Cependant, il faut attendre 1919 - en France - pour que le Sénat vote la journée de travail de 8 heures et fasse du 1er mai un jour chômé, la Fête des Travailleurs, qui deviendra en 1941 la Fête du Travail.

Et le lien avec la généalogie ? Peut-être vos ancêtres ont-ils participé à la lutte pour la journée de 8 heures, ou à un autre combat pour les revendications des travailleurs ? Peut-être ont-ils été syndiqués ? Peut-être ont-ils tout simplement travaillé dans une entreprise dont les archives sont maintenant conservées par les Archives Nationales du Monde du Travail ? Ce service d’archives peu connu a pour mission de collecter et de conserver les archives des acteurs de la vie économique et professionnelle en France. Leurs fonds sont consultables, mais ne sont pas encore numérisés… Il faudra donc envisager un voyage à Roubaix pour les consulter, une destination à prévoir après le confinement bien sur ! En attendant, rien ne vous empêche de préparer votre visite : en cherchant tous les renseignements possibles sur le parcours de votre ancêtre, par exemple. Il vous faut en effet connaître l’entreprise dans laquelle il a travaillé, où et à quelle époque, ou encore les associations, syndicats, mutuelles, clubs de sport dont il a pu faire partie, parfois même s’il a fréquenté un établissement scolaire spécialisé. Pour connaître tous ces renseignements, les archives départementales de son département de résidence sont bien utiles : consulter les recensements de population, par exemple, vous permettra de trouver le métier d’un ancêtre, mais aussi son patron ou l’entreprise pour laquelle il travaille. Pour les hommes, la fiche matricule peut être utilisée, elle donne la profession à 20 ans et les différentes résidences, première étape pour reconstituer une carrière...