Bref historique

Au cours de la semaine sanglante, du 22 au 28 mai 1871, de nombreux incendies ravagent Paris.

Le 24 mai : incendie de l'Hôtel de Ville,

du 24 au 26 mai : incendie du Palais de Justice qui contenait le greffe du tribunal.

Au cours de cette semaine un incendie détruit également la Mairie du 12e arrondissement et son état civil pour 1870 et 1871.

Le palais de la Légion d'honneur est également incendié et les dossiers des légionnaires sont détruits.

D'autres monuments sont également incendiés au cours de cette semaine...

 

 

A qui la faute ?

Longtemps les historiens ont rejeté la faute sur les Communards ; dans la réalité les premiers incendies ont sans doute été provoqués par des tirs de boulets rouges de la part des Versaillais qui voulaient reprendre Paris mais d'autres monuments ont été incendiés par la volonté des Communards qui souhaitaient détruire les traces de pouvoir en guise de riposte : quelques jours auparavant Louise Michel avait dit, le 17 mai 1871, au club de la Trinité : "Paris sera nous ou ne sera plus"

 

Les destructions

Les deux collections de l'état civil parisien sont détruites au cours de cette semaine. Certains registres paroissiaux remontaient au XVIème siècle. Ce sont près de quatre siècles d'histoire qui partent en fumée. Le double de la collection d'état civil pour le l'ancien département de la Seine, essentiellement Paris et l'actuelle "Petite-Couronne", est également détruit. Néanmoins les collections originales sont la plupart du temps préservées pour les communes entourant Paris, et les registres peuvent être retrouvés aux archives des départements concernées. Pour ce qui concerne les généalogistes, signalons enfin que les dossiers des légionnaires conservés au palais de la Légion d'honneur disparaissent également.

 

Les archives sauvées

Grâce à l'intervention d'un ouvrier typographe, Louis-Guillaume Debock, les Archives nationales qui étaient situées à côté de l'Imprimerie nationale ont été préservées du feu.

L'état civil parisien à partir de 1860, date de la modification des arrondissements de l'intégration des communes limitrophes à la ville, était encore conservé en 1871 dans les mairies d'arrondissement : il a donc été préservé du feu en ses deux exemplaires, à l'exception de l'état civil du 12ème arrondissement pour les années 1870 et 1871 qu'un incendie a détruit mais il s'agissait peut-être d'un incendie accidentel bien qu’il ait eu lieu au cours de la Commune.

 

La reconstitution

Pour pallier à ces destructions, une première campagne de reconstitution de l'état civil a eu lieu assez rapidement à la fin du XIXème siècle et a duré une vingtaine d'années. On s’est alors appuyé sur les registres paroissiaux du XIXème siècle, les actes de catholicité, pour reconstituer les actes d'état-civil détruits. Certains actes notariés conservés par les familles ont également pu être utilisés. Sur les huit millions d'actes détruits moins de trois millions ont été rétablis, principalement pour des actes du XIXème siècle et de la toute fin du XVIIIème siècle. Au milieu du XXème siècle une deuxième campagne de reconstitution aura lieu, d'une importance moindre, pour permettre de reconstituer cet état civil Parisien détruit.

Une des conséquences de cet incendie et de la destruction de l'état civil parisien a été l'instauration des mentions marginales, qui donnent des éléments de la vie d'une personne que l'on retrouve évidemment sur l’acte d' état civil original mais qui permettent de faire avancer les recherches même si on a pas l'acte original sous les yeux. La Troisième République naissante a également instauré très rapidement le livret de famille qui est comme une copie familiale de l'état civil et qui renferme des éléments sur trois générations : les parents du couple, ce couple et tous leurs enfants. Si le livret de famille avait existé avant la Commune, la reconstitution de l'état civil parisien en aurait été facilitée !

 

Notaires, cimetières et les ressources complémentaires

Comme l'état civil d'après 1860, les actes reconstitués sont maintenant numérisés par les archives de Paris et sont consultables sur leur site Internet (les décès ne sont pas encore en ligne en mai 2021) : un fichier nominatif permet de rechercher s'il existe un acte pour le patronyme que l'on cherche et quelle est sa date. Ensuite on peut consulter le registre numérisé qui peut être très lacunaire dans certains cas mais peut parfois présenter une copie de l'acte qui a servi à la reconstitution et donc être aussi riche qu’un acte d'état civil classique.

Si ces recherches n'ont pas suffit, il faut alors se tourner vers les sources complémentaires pour faire sa généalogie lorsque l'on a des ancêtres parisiens : les actes notariés conservés aux Archives nationales, les registres d'inhumation de cimetière, les listes électorales, les archives du recensement, etc. Le site internet des Archives de Paris propose tous ces éléments et explique en quoi ils peuvent servir. Toutefois, on ne peut plus remonter sa généalogie très loin dans le temps lorsque l'on a les ancêtres parisiens : il s'agit le plus souvent d'hypothèses et non pas de preuves.

 

 

Quelques liens utiles