Rappelons d’abord que sous l’Ancien Régime les armées n’étaient constituées que de soldats volontaires qui s’engageaient pour une durée déterminée. La Milice créée par Louvois à partir d’hommes tirés au sort dans chaque canton ne devaient en principe pas participer directement aux combats. La première levée en masse ne date que de 1794, complétée en 1798 par une conscription concernant tous les hommes de 20 à 25 ans, mais qui pouvaient à partir de 1800, en se trouvant un remplaçant (rémunéré) éviter de porter l’uniforme. Quant au service militaire obligatoire, il ne date que de 1905.

Les documents à consulter

Ils sont très divers selon le grade et l’époque :

Les archives communales des grandes villes peuvent éventuellement conserver des listes de soldats payés sous l’Ancien Régime pour sa défense. Mais ces lises sont rares et manquent d’intérêt

Il en est de même des archives nationales qui concernent surtout les affaires militaires et n’apportent généralement aucune information susceptibles d’intéresser les généalogistes, sauf pour les régiments d’élite sous l’Ancien Régime : gardes du corps, chevau-légers, mousquetaires ou cent-suisses.

Les archives départementales sont, par contre, beaucoup plus riches, bien que pour l’Ancien Régime, on ne puisse guère trouver que des listes d’hommes tirés au sort pour la Milice, avec parfois la possibilité de savoir pendant combien de temps ceux-ci ont servi.

C’est avec la Révolution que ces documents deviennent à la fois plus nombreux et plus complets : listes de gardes nationaux et élection de leurs officiers, inscription des volontaires de 1792, listes des conscrits enrôlés sous la Convention et, malheureusement aussi, listes des veuves et orphelins qui découlent de tous les conflits ;

Mais c’est avec l’Empire que les documents seront très nombreux et précis : tableaux de recensement, listes de tirage au sort, listes de conscrits jusqu’en 1815, puis états du contingent de 1815 à 1867. Et ces listes sont spécialement instructives dans la mesure où elles précisent non seulement les nom et prénom, mais aussi les noms des parents, les domiciles et les professions ainsi qu’une description physique succincte. En cas de demande de dispense, les raisons sont précisées et lorsqu’il y a remplacement, les mêmes informations existent pour le remplaçant.

La date de l’incorporation et l’unité d’affectation permettent enfin de savoir si le conscrit a participé à des opérations ou des campagnes précise, des précisions qui n’existaient jamais sous l’Ancien Régime.

 

soldat ancienne photo

 

La création en 1905 du service national obligatoire va permettre d’ajouter des informations concernant le niveau d’instruction, à l’aide de chiffres :

 

  • 0 : ne sait ni lire, ni écrire,
  • 1 : sait lire,
  • 2 : sait lire et écrire,
  • 3 : instruction primaire,
  • 4 : titulaire du brevet,
  • 5 : a fait des études secondaires, ou plus.

Sont précisées éventuellement certaines aptitudes particulières qui peuvent être utiles pour le service militaire : cavalier, nageur, musicien, puis vélocipédiste ou conducteur d’automobile. Sont précisées également les situations familiales : célibataire, marié avec indication des nom et prénoms de l’épouse et des enfants éventuels.

Enfin on trouvera aussi des listes de ceux qui ont échappé ou tenté d’échapper au service militaire : soutiens de famille demandeurs d’une dispense et réfractaires et déserteurs, tout comme on trouvera aussi ceux qui ont mérité une décoration ou une promotion au grade d’officier.

Ces renseignements peuvent être utilement complétés par les documents conservés par les archives des différentes armes.

Ainsi l’armée de terre conserve des dossiers individuels pour tous les officiers. Ceux de l’Ancien Régime peuvent être décevants dans la mesure où ils ont été constitués a posteriori, mais ce n’est plus le cas à partir de la Révolution, ce qui permet de suivre l’avancement et les différentes affectations, les combats, les blessures et les décorations éventuelles. Rappelons également que jusqu’en 1940 un officier devait obtenir une autorisation ministérielle pour se marier, ce qui nécessitait une enquête sur la fiancée et sa famille.

Pour les sous-officiers et les hommes de troupe, il n’y a malheureusement pas de tels dossiers, mais des registres de contrôle des troupes qui fournissent néanmoins d’intéressantes informations : nom, prénom, surnom éventuel (surtout sous l’Ancien Régime), âge et lieu de naissance, date d’incorporation, signalement sommaire et date de départ, de décès éventuel ou de désertion (fréquente sous l’Ancien Régime). Mais hélas pour trouver ces renseignements, il faut connaitre au préalable le régiment et la compagnie dans lesquels le soldat a servi, sinon la recherche est impossible

Pour la Marine, les documents sont assez semblables, mais ils sont répartis entre le château de Vincennes et les anciens ports de guerre, Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon. Pour les marins ce sont des rôles d’équipage qui ont été tenus pour chaque bateau et et des rôles de remise qui ont été établis à la fin de chaque campagne de navigation. Pour les officiers, il existe naturellement des dossiers personnels, comme pour l’armée de terre.

Enfin l’armée de l’air n’a été créée qu’en 1934. Auparavant ses militaires étaient rattachés à l’armée de terre. 

 

 

Pour en savoir plus, continuez la lecture dans le magazine Généalogie Magazine, n° 377 - 378 de avril-juillet 2019

genealogie magazine 377